L’article en bref
Le financement des études supérieures en France offre diverses solutions adaptées à chaque profil étudiant.
- Les aides publiques : bourses CROUS (jusqu’à 5 736€/an) et aides au logement couvrant environ 25% du loyer.
- L’alternance : formule idéale permettant d’étudier tout en percevant un salaire (43% à 100% du SMIC) avec frais de scolarité pris en charge.
- Les jobs étudiants : alternative flexible pour générer des revenus pendant ou entre les périodes de cours.
- Les prêts garantis par l’État : jusqu’à 20 000€ sans caution parentale, avec remboursement différé possible.
- Financements alternatifs : crowdfunding et partenariats entreprises pour compléter votre budget.
Vous aspirez à poursuivre vos études supérieures mais vous vous inquiétez pour leur financement ? C’est une préoccupation majeure pour de nombreux étudiants. Entre frais d’inscription, logement, nourriture et matériel pédagogique, le budget peut rapidement s’alourdir. Heureusement, diverses options s’offrent à vous pour financer vos études supérieures en France. Passons en revue ensemble les solutions les plus adaptées à votre situation.
Les aides publiques pour alléger votre budget étudiant
L’État français a mis en place un système complet d’aides financières pour permettre à chacun d’accéder aux études supérieures. Ces dispositifs constituent souvent la première ressource à visiter lorsqu’on cherche à financer ses études supérieures.
La bourse du CROUS sur critères sociaux
Cette aide représente le pilier du financement étudiant en France. Attribuée par les CROUS (Centres Régionaux des Œuvres Universitaires et Scolaires), elle se base sur les revenus familiaux, le nombre d’enfants à charge et l’éloignement du lieu d’études. En 2023, plus de 750 000 étudiants en ont bénéficié, avec des montants allant de 1 042€ à 5 736€ par an selon l’échelon attribué (de 0 bis à 7).
Pour l’obtenir, vous devez constituer un Dossier Social Étudiant (DSE) entre janvier et mai sur messervices.etudiant.gouv.fr. Les boursiers bénéficient également d’une exonération des droits d’inscription universitaire et de la Contribution Vie Étudiante et de Campus (CVEC).
Les aides au logement
Le logement représente souvent la part la plus importante du budget étudiant. La CAF propose plusieurs dispositifs :
- L’Aide Personnalisée au Logement (APL)
- L’Allocation de Logement Sociale (ALS)
- L’Allocation de Logement Familiale (ALF)
Ces aides couvrent généralement environ 25% du loyer. Pour en bénéficier, le logement doit être à votre nom et le loyer doit être payé par vous-même. La demande s’effectue en ligne sur le site de la CAF et le versement commence à partir du deuxième mois de location.
Les aides à la mobilité
Si vous envisagez d’étudier à l’étranger ou de poursuivre votre master dans une autre région, des aides spécifiques existent :
L’aide à la mobilité internationale s’élève à 400€ par mois pour les boursiers partant étudier ou faire un stage à l’étranger (maximum 9 mois). L’aide à la mobilité master de 1 000€ est destinée aux boursiers poursuivant leur master dans une autre région. Quant à l’aide à la mobilité Parcoursup, elle offre 500€ aux lycéens boursiers.
Financer ses études par le travail et l’alternance
Concilier études et activité professionnelle constitue une excellente option pour financer ses études tout en travaillant. Cette approche vous permet non seulement de couvrir vos frais mais aussi d’acquérir une expérience professionnelle valorisable.
L’alternance : étudier et travailler simultanément
L’alternance représente une solution idéale pour financer vos études supérieures. Ce dispositif vous confère un double statut d’étudiant et de salarié. Vos frais de scolarité sont entièrement pris en charge par l’entreprise qui vous emploie, et vous percevez une rémunération mensuelle variant selon votre âge, votre niveau d’études et le type de contrat.
Cette formule est accessible dans de nombreuses formations : BTS, BUT, licences professionnelles, masters, écoles de commerce et d’ingénieurs. En 2022, plus de 800 000 contrats d’alternance ont été signés en France, un chiffre en constante augmentation.
Âge | Rémunération en apprentissage (% du SMIC) | Rémunération en contrat pro (% du SMIC) |
---|---|---|
18-20 ans | 43% à 51% | 65% minimum |
21-25 ans | 53% à 61% | 80% minimum |
26 ans et + | 100% | 100% |
Les jobs étudiants et stages rémunérés
Si l’alternance ne vous convient pas, les jobs étudiants offrent une alternative flexible. Vous pouvez opter pour un travail l’été ou à temps partiel pendant l’année universitaire. Baby-sitting, tutorat, emploi en grande surface ou en restauration rapide : les possibilités sont variées.
Les stages rémunérés constituent également une ressource non négligeable. Pour un stage de plus de deux mois, la gratification minimale légale s’élève à environ 546€ par mois pour un temps plein. Certains secteurs, comme la finance ou l’ingénierie, proposent des rémunérations bien supérieures.
Solutions de prêts et financements complémentaires
Lorsque les aides publiques et les revenus d’activité ne suffisent pas, d’autres options méritent votre attention pour compléter le financement de vos études.
Le prêt étudiant garanti par l’État
Ce dispositif vous permet d’emprunter jusqu’à 20 000€ sans caution parentale. Il s’adresse aux étudiants de moins de 28 ans, sans condition de ressources. Son principal avantage réside dans la possibilité d’un remboursement différé, avec une franchise partielle ou totale pendant vos études.
Plusieurs banques partenaires proposent ce prêt : Banques populaires, CIC, Société générale, entre autres. Les taux d’intérêt sont généralement plus avantageux que ceux des prêts classiques, oscillant entre 0,8% et 2% selon les établissements.
Les financements alternatifs et participatifs
Des solutions innovantes émergent pour diversifier les sources de financement étudiant. Le crowdlending permet d’obtenir un prêt auprès de particuliers, tandis que le crowdfunding repose sur des dons sans remboursement. Des plateformes comme Edukys ou KissKissBankBank se spécialisent dans ce domaine.
Certaines écoles développent également des partenariats avec des entreprises qui peuvent sponsoriser vos études. En contrepartie, vous vous engagez à travailler pour elles après l’obtention de votre diplôme. Cette formule, particulièrement développée dans les écoles d’ingénieurs, peut couvrir l’intégralité de vos frais de scolarité et vous assurer une bourse mensuelle allant jusqu’à 1 400€.
Stratégies spécifiques selon votre profil étudiant
Votre situation personnelle influence fortement les options de financement qui s’offrent à vous. Des dispositifs spécifiques existent pour répondre à des besoins particuliers.
Si vous êtes apprenti, vous bénéficiez de la carte « étudiant des métiers » qui donne accès aux mêmes avantages que les étudiants classiques. Vous êtes également exonéré d’impôts jusqu’à un certain seuil (18 760€ en 2022) et pouvez recevoir une aide de 500€ pour le permis de conduire.
Pour les étudiants en difficulté non boursiers, des allocations spécifiques annuelles ou ponctuelles peuvent être accordées. Les étudiants-chercheurs peuvent solliciter des aides des collectivités territoriales pour des projets de recherche spécifiques ou des allocations doctorales régionales.
Quelle que soit votre situation, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des services sociaux de votre établissement. Ils pourront vous orienter vers les dispositifs les plus adaptés à votre profil et vous accompagner dans vos démarches administratives.