L’article en bref
Les études médicales dominent le classement des cursus les plus longs en France, avec des parcours exigeants et sélectifs.
- La médecine reste le parcours le plus long avec 9 à 12 ans d’études selon la spécialité choisie
- Les études sont structurées en trois cycles incluant externat puis internat avec responsabilités croissantes
- D’autres filières de santé comme la pharmacie (6-9 ans) et l’odontologie (6-8 ans) complètent ce palmarès
- La carrière hospitalière peut prolonger ce parcours académique jusqu’à 15 ans après l’entrée à l’université
S’engager dans des études supérieures représente un investissement considérable, tant sur le plan personnel que financier. Parmi les différents parcours académiques, certains se distinguent par leur durée particulièrement longue. Observons ensemble quelles sont les études les plus longues en France et ce qu’elles impliquent pour les étudiants qui s’y engagent.
Les études médicales au sommet du classement
Quand on évoque les études les plus longues de l’enseignement supérieur français, la médecine trône incontestablement en tête de liste. Ce parcours exigeant nécessite un engagement sur près d’une décennie, voire davantage selon la spécialité choisie.
La réforme de 2020 a remplacé la PACES (Première Année Commune aux Études de Santé) par le PASS (Parcours Accès Santé Spécifique) ou la LAS (Licence avec option Accès Santé). Cette première année est déterminante avec une sélection drastique, seuls 10 à 20% des candidats poursuivant leur cursus médical.
Structurées en trois cycles, les études médicales se composent comme suit :
- Premier cycle (3 ans) : acquisition des fondamentaux scientifiques et médicaux
- Deuxième cycle (3 ans) : approfondissement et stages hospitaliers en tant qu’externe
- Troisième cycle (3 à 5 ans) : spécialisation en tant qu’interne
Le parcours de l’externe et de l’interne
L’externat correspond aux 4ème, 5ème et 6ème années de médecine. Durant cette période, l’étudiant partage son temps entre cours théoriques et stages hospitaliers. L’externe travaille généralement le matin à l’hôpital, perçoit une modeste rémunération (entre 122€ mensuel en 4ème année et 265€ en 6ème année) et doit effectuer 36 gardes sur l’ensemble de son externat.
L’internat, quant à lui, débute après les Épreuves Classantes Nationales (ECN) passées en fin de 6ème année. Le classement obtenu détermine la spécialité et le lieu d’exercice. L’interne bénéficie d’une rémunération plus conséquente que l’externe tout en assumant davantage de responsabilités. Il peut même effectuer des remplacements en cabinet avec une licence spécifique, tout en préparant sa thèse de recherche.
Des spécialités aux durées variables
Si la médecine générale requiert « seulement » 9 années d’études (3 ans d’internat), les spécialités chirurgicales comme la neurochirurgie ou l’ophtalmologie nécessitent 5 années supplémentaires d’internat, portant la durée totale à 11 ans minimum. Certaines spécialisations peuvent même s’étendre jusqu’à 12 années d’études. Ces formations constituent sans conteste les filières académiques les plus longues du système éducatif français.
Autres formations de santé à longue durée
Le domaine de la santé regroupe plusieurs filières caractérisées par des études prolongées, bien que légèrement moins longues que la médecine. Ces parcours exigeants préparent à des professions essentielles du secteur médical et paramédical.
La pharmacie figure parmi ces alternatives aux études médicales avec une durée qui varie de 6 à 9 ans selon la spécialisation choisie. La formation initiale de 6 ans peut être complétée par une spécialisation en biologie médicale ou en pharmacie hospitalière, requérant 3 à 4 années supplémentaires.
L’odontologie (dentisterie) s’étend sur 6 à 8 ans. Après un tronc commun de 5 ans, les futurs chirurgiens-dentistes peuvent se spécialiser en orthodontie ou chirurgie maxillo-faciale, rallongeant leur parcours de 2 à 3 ans.
Filière | Durée minimale | Durée avec spécialisation |
---|---|---|
Médecine | 9 ans (généraliste) | 10 à 12 ans |
Pharmacie | 6 ans | 9 ans |
Odontologie | 6 ans | 8 ans |
Maïeutique (sage-femme) | 5 ans | – |
Kinésithérapie | 5 ans | – |
La carrière hospitalière: un prolongement académique
Au-delà des études initiales, la carrière hospitalière peut s’apparenter à une extension du parcours académique. Les différents statuts hospitaliers forment une progression hiérarchique souvent conditionnée par des concours supplémentaires.
Le Chef de Clinique Assistant (CCA) constitue souvent la première étape post-doctorat, avec une nomination pour 2 ans renouvelables deux fois. Les Praticiens Hospitaliers (PH) doivent, quant à eux, réussir un concours national spécifique. Au sommet de cette hiérarchie se trouvent les Professeurs d’université – praticiens hospitaliers (PU-PH), cumulant enseignement universitaire et exercice médical.
Cette structuration explique pourquoi de nombreux médecins hospitaliers peuvent rester dans un processus de formation et d’évolution professionnelle jusqu’à près de 15 ans après leur entrée à l’université.
Aspects pratiques et considérations importantes
S’engager dans les études les plus longues nécessite une réflexion approfondie sur plusieurs aspects pratiques. Le baccalauréat scientifique avec mention reste recommandé pour maximiser les chances de réussite dans ces filières exigeantes, même si d’autres voies d’accès existent désormais.
La motivation constitue un facteur déterminant pour persévérer durant ces nombreuses années. Il est primordial de s’interroger sur la nécessité d’un parcours aussi long par rapport à votre projet professionnel. Des options plus courtes peuvent parfois mieux correspondre à vos aspirations tout en offrant d’excellentes perspectives.
L’aspect financier mérite également votre attention. Si les études médicales offrent une rémunération dès l’externat (bien que modeste), elles impliquent de repousser l’entrée pleine dans la vie active. Les revenus varient considérablement selon les spécialités et modes d’exercice choisis ultérieurement.
La féminisation croissante des professions médicales constitue une évolution notable, avec désormais plus de 60% d’étudiantes en médecine depuis 2024. Paradoxalement, on observe toujours une répartition inégale des médecins sur le territoire français, créant des déserts médicaux dans certaines régions.
Choisir de s’engager dans l’une de ces filières longues représente un investissement considérable, mais qui peut s’avérer particulièrement gratifiant sur le plan intellectuel et professionnel pour celles et ceux qui font preuve d’une véritable vocation et d’une détermination sans faille.