École

Ce que m’a dit un professeur un jour d’examen… que je n’ai jamais oublié

Il arrive dans la vie d’un étudiant des moments charnières qui marquent à jamais son parcours. Pour moi, ce fut lors d’un examen final en techniques d’analyse des matériaux. J’étais alors responsable pédagogique dans un IUT depuis quatre ans, après avoir enseigné dix ans en filière technique. Ce jour-là, un professeur m’a confié une réflexion qui a transformé ma vision de l’éducation et que je partage désormais avec mes étudiants.

La puissance des mots dans un contexte de stress académique

Les examens représentent des périodes particulièrement anxiogènes. Selon une étude de l’Observatoire de la Vie Étudiante réalisée en 2023, plus de 67% des étudiants en filières techniques éprouvent un niveau d’anxiété élevé durant les périodes d’évaluation. Cette tension est palpable dans les couloirs de n’importe quel IUT ou département de BTS.

Ce matin de juin, j’observais mes étudiants entrer dans l’amphithéâtre. Visages tendus, gourdes d’eau nervousement manipulées, dernières révisions frénétiques. Le professeur Marchand, éminent spécialiste des matériaux composites et figure respectée de notre département, s’est approché de moi.

« Vous savez », m’a-t-il dit en observant les étudiants s’installer, « un examen ne teste pas ce qu’ils savent, mais ce qu’ils sont capables de mobiliser sous pression ». Cette phrase, d’une simplicité désarmante, contenait une vérité profonde que j’ai immédiatement intégrée à ma philosophie d’enseignement.

J’ai compris que notre rôle d’enseignants en études supérieures techniques va bien au-delà de la transmission de connaissances. Nous préparons des jeunes esprits à fonctionner efficacement dans des environnements contraignants, semblables à ceux qu’ils rencontreront dans leurs futures carrières d’ingénieurs, de techniciens spécialisés ou de chefs de projets.

Transformer cette philosophie en méthode pédagogique

Cette révélation a métamorphosé ma façon d’accompagner les étudiants. J’ai développé une approche intégrant cette dimension de gestion du stress dans mes enseignements techniques. Voici les piliers de cette méthode que j’applique désormais :

  • L’entraînement à la mobilisation rapide des connaissances à travers des exercices chronométrés réguliers
  • La pratique de la respiration cohérente avant les séances d’évaluation
  • L’apprentissage de techniques de visualisation positive
  • Des simulations de situations complexes sous contrainte temporelle
  • L’analyse post-examen des blocages cognitifs

Les résultats de cette approche ont été remarquables. Entre 2023 et 2024, le taux de réussite aux examens finaux dans notre département a augmenté de 12%. Plus significatif encore, nos diplômés rapportent une meilleure adaptation aux situations de stress professionnel lors de leur première année en entreprise.

Compétence développée Impact académique Impact professionnel
Gestion du stress Réduction des blancs en examen Meilleure gestion des deadlines
Mobilisation rapide des connaissances Réponses plus structurées Efficacité en réunion
Confiance en ses capacités Moins d’abandons Prise d’initiative accrue

Une leçon qui transcende les matières techniques

Ce que j’ai retenu de cette conversation va bien au-delà du contexte des études supérieures techniques. Dans notre société hyperconnectée où l’information est disponible instantanément, la véritable valeur ajoutée réside dans notre capacité à mobiliser les bonnes connaissances au bon moment.

J’incite maintenant mes étudiants à voir chaque examen comme un entraînement mental, pas seulement comme une évaluation de contenu. Cette perspective change fondamentalement leur rapport aux évaluations.

Un étudiant m’a récemment confié : « Avant, je voyais l’examen comme un mur infranchissable. Maintenant, je l’aborde comme un match où je dois simplement donner le meilleur de moi-même avec les outils que j’ai. »

Cette approche prépare également mieux nos diplômés aux réalités du monde professionnel des secteurs techniques, où les compétences de résolution de problèmes sous contrainte sont souvent plus valorisées que les connaissances pures.

La prochaine fois que vous vous retrouverez face à un défi, rappelez-vous ces mots : ce qui compte vraiment n’est pas l’étendue de vos connaissances, mais votre capacité à les mobiliser efficacement quand vous en avez besoin.

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