La décision de reprendre mes études à l’âge adulte, avec deux enfants à charge, n’a pas été prise sur un coup de tête. C’était un mélange d’ambition professionnelle et de quête personnelle. Une aventure qui m’a transformée bien au-delà de l’obtention d’un diplôme. Selon une étude de France Compétences publiée en 2024, près de 38% des adultes en reprise d’études sont des parents, dont deux tiers sont des femmes. J’ai fait partie de ces statistiques, et ce parcours m’a révélé des facettes insoupçonnées de ma personnalité.
Les défis inattendus de la double vie étudiante-parentale
Le premier choc a été l’organisation quotidienne. Entre les cours, les devoirs (les miens et ceux des enfants), les tâches ménagères et le sommeil à préserver, chaque journée ressemblait à un puzzle complexe. J’ai découvert une capacité d’optimisation que je ne soupçonnais pas, transformant le trajet en bus en séance de révision et les attentes chez le pédiatre en opportunités de lecture.
Le plus surprenant ? La culpabilité. Elle s’est invitée sans prévenir, tenace et insidieuse. Était-ce égoïste de consacrer tant d’énergie à mes études alors que mes enfants grandissaient? Cette question m’a hantée jusqu’à ce que je comprenne que montrer l’exemple de la persévérance était peut-être le plus beau cadeau à leur offrir. Une leçon qui ne figure dans aucun manuel.
La gestion du temps est devenue une science exacte. Finies les heures perdues sur les réseaux sociaux ou devant des séries. J’ai appris à découper mes journées en blocs efficaces :
- Les matinées tôt (5h-7h) : lecture et mémorisation
- Les pauses déjeuner : révisions flash avec fiches
- Les soirées (après 21h) : rédaction et organisation
- Les week-ends : alternance travail académique et temps familial de qualité
Les ressources insoupçonnées que j’ai découvertes en moi
Avant cette expérience, je me croyais incapable de concentration prolongée. Quelle erreur de jugement ! Face à la contrainte temporelle, j’ai développé une faculté de focus intense sur des périodes courtes. Cette découverte a bouleversé ma perception de mes capacités intellectuelles.
La résilience s’est imposée comme mon super-pouvoir. Les nuits courtes, les moments de doute, les périodes d’examens coïncidant avec les maladies infantiles… Tout cela aurait pu me terrasser, mais j’ai puisé dans des ressources que j’ignorais posséder. Le 12 mars 2024, alors que je préparais mon examen final tout en gérant une varicelle et une otite simultanées chez mes enfants, j’ai réalisé que rien ne pourrait plus jamais m’arrêter.
Voici comment mes compétences ont évolué durant cette période :
Compétence | Avant la reprise d’études | Après un an d’études et parentalité |
---|---|---|
Gestion du stress | Moyenne | Excellente |
Organisation | Basique | Experte |
Confiance en soi | Fragile | Solide |
Capacité d’adaptation | Limitée | Remarquable |
Ce que mes enfants m’ont appris sur l’apprentissage
Ironiquement, observer mes enfants apprendre m’a transformée en meilleure étudiante. Leur curiosité naturelle, leur absence de peur face à l’erreur, leur joie dans la découverte… Ces attitudes enfantines sont devenues mes modèles d’apprentissage. J’ai cessé de craindre le jugement et commencé à poser des questions sans complexe, comme un enfant qui veut comprendre le monde.
Les moments d’études partagés ont créé une dynamique familiale inattendue. Nous faisions nos devoirs ensemble, chacun à son niveau. Cette complicité intellectuelle a rapproché notre famille d’une façon que je n’avais pas anticipée. Mes enfants sont devenus mes plus grands supporters, fiers de leur maman étudiante.
Le bilan de cette aventure dépasse largement le cadre académique. J’ai découvert une force intérieure que je ne soupçonnais pas, une capacité d’adaptation qui me servira toute ma vie, et surtout, j’ai compris que les limites que je m’imposais étaient largement imaginaires. Cette expérience m’a rendue plus humble face aux défis, mais paradoxalement plus confiante dans ma capacité à les surmonter.